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Le Hot Club de Rennes pendant l'occupation

« Swing in Rennes #2 » le Hot-Club de Rennes. Alain Gastinel, Alfred Duhail, Desbruyères, Félix Valvert, Moune de Rivel, Robert Mommarché. alter1fo.com
"Swing in Rennes#2" de alter1fo.com

Rennes, automne 1942. Si l’on masque le nom des compositeurs américains dans les programmes officiels, c’est bien de swing qu’il s’agit au N¨17 de la rue Saint-Georges

Le deuxième festival eut lieu le 12 décembre 1942, moins d’un an après le premier, au cinéma Le Celtic (salle de la Cité). La guerre avait amené à Rennes deux musiciens professionnels de jazz qui participent au concert :

- Raymond Hermer, natif de Rennes, saxophoniste et clarinettiste expérimenté âgé de 39 ans, a passé les dernières années à jouer du jazz dans les orchestres parisiens, avant de bourlinguer au gré des engagements sur les paquebots. Signalé à Rennes comme musicien de Radio-Rennes dès le début de l’occupation, il fait figure de tête d’affiche. Engagé dans la résistance, il profitait de ses prestations dans les hôpitaux de guerre allemands pour alimenter le réseau de renseignement « Alliance ». Il fut arrêté en octobre 1943, et fusillé en déportation le 21 août 1944[1].

- Robert Mommarché, batteur professionnel antillais de talent, avait été incarcéré à Rennes. En effet, les prisonniers coloniaux à Rennes sont incarcérés en France. Rennes compte quatre camps de « coloniaux » : le stade de la route de Lorient, la caserne Margueritte (au sud de Rennes), le camp de Verdun, et le camp de la Marne (à Saint-Jacques-de-la-Lande) où Robert est prisonnier. Prisonnier sur parole, il a le loisir de rejoindre les musiciens du Hot-Club, rue Saint-Georges.

Aux côtés de ces deux professionnels, un noyau prend forme : Marcel Lambot (trompette), Alain Gastinel (sax-clarinette), Georges Ollive (guitare), Maurice Carré (guitare), Robert Chevalier (piano), Freddy Duhail (sax), Yves Gastinel (contrebasse), Marc Deltombe (contrebasse), Fernand Grimaud (batterie). Mais c’est le quintette en formation « Gus Viseur » (clarinette, deux guitares, accordéon et contrebasse), celui des premiers temps, qui a l’honneur d’aller défendre les couleurs rennaises au concours organisé par le Hot-Club de France, salle Pleyel à Paris, en mai 1943. Malgré une rude concurrence, dont celle du futur saxophoniste de Django Reinhardt, Gérard Lévèque, ou de Boris Vian, le quintette rennais remporte la très convoitée coupe « Vedettes ».

Ouest-Eclair du 18 janvier 1944
Le jazz rennais, pas reciste sous le régime nazi

référence

[2]

  1. rue Raymond Hermer
  2. « Swing in Rennes #2 » ou la belle Histoire du Hot-Club de Rennes : 1943-1944, Swing & Libération - 5 mars 2018